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Tiberius Claudius (Claude 1er) est né à Lyon en - 10 av J.C. Bègue et jugé par sa famille incapable d’exercer une fonction publique, il fut néanmoins empereur de Rome de 41 à 54 ap J.C, date de son assassinat par sa dernière épouse Agrippine, mère de Néron.

Empereur féru de justice, il étendit la citoyenneté romaine à de nombreuses provinces dont la Gaule dont il était issu.

Cet épisode est relaté par Tacite dans ses annales. Le discours de Claude est une réponse à une demande gauloise afin de bénéficier des mêmes droits que les citoyens romains notamment celui de rentrer au Sénat.

En signe de reconnaissance pour cette avancée politique considérable, les gaulois le firent graver dans le bronze. Cette plaque a été découverte en 1523 à Lyon. Elle est visible au Musée Gallo romain de Fourvière.

 

- dans Histoire
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Sous Tiberius Claudius, alors que Aulus Vitellius et de Lucius Vipstanus sont consuls, il est question de compléter le sénat. Depuis déjà longtemps, les principaux habitants de la Gaule chevelue (1) sont citoyens romains et souhaitent parvenir aux honneurs.

De vives discussions s’en suivent et cette demande est débattue devant l’Empereur Claude avec passion. « L'Italie, dit-on, est capable à elle seule de fournir tout un Sénat à sa capitale. Au temps de la république les Romains et les peuples du sang, y suffisaient autrefois sans qu’on ait à en rougir. » On rappelle les vertus et la gloire qui illustraient alors le caractère romain. « On a déjà introduit au Sénat, des Vénètes et des Insubriens et l’on veut y faire rentrer maintenant des « captifs étrangers » ? Que deviendront alors les nobles et sénateurs pauvres du Latium ? A quels honneurs vont-ils pouvoir prétendre ? Assurément, ces riches étrangers dont les aïeuls et les bisaïeuls, à la tête des nations ennemies, avaient massacré les légions et assiégé César à d'Alésia, allaient tout envahir. Devait-on rappeler que plus avant encore ces mêmes Gaulois avaient investi et presque renversés la citadelle et le Capitole ?
P
asse encore qu’ils soient citoyens, mais on leur donnerait aussi les décorations sénatoriales, et celles des magistrats ? »

L’Empereur fait peu de cas de ces arguments et devant le Sénat s’y oppose par ce discours.

Le discours de Claude sur l'admission d'étrangers au sénat

 

« Mes ancêtres, dont le plus ancien, Clausus, né parmi les Sabins et qui reçut tout à la fois le droit de cité romaine et le titre de patricien, semblent m'exhorter à suivre la même politique en transportant ici tout ce qu'il y a d'illustre dans les autres pays. Je ne puis ignorer qu'Albe nous a donné les Jules, Camérie les Coruncanius, Tusculum les Porcius, et, sans remonter si haut, que l'Étrurie, la Lucanie, l'Italie entière, ont fourni des sénateurs. Enfin, en reculant jusqu'aux Alpes les bornes de cette contrée, ce ne sont plus seulement des hommes, mais des nations et de vastes territoires que Rome a voulu associer à son nom. La paix intérieure fut assurée, et notre puissance affermie au dehors, quand les peuples d'au delà du Pô firent partie de la cité, quand la distribution de nos légions dans tout l'univers eut servi de prétexte pour y admettre les meilleurs guerriers des provinces, et remédier ainsi à l'épuisement de l'empire. Est-on fâché que les Balbus soient venus d'Espagne, et d'autres familles non moins illustres, de la Gaule narbonnaise ? Leurs descendants sont parmi nous, et leur amour pour cette patrie ne le cède point au nôtre. Pourquoi Lacédémone et Athènes, si puissantes par les armes, ont-elles péri, si ce n'est pour avoir repoussé les vaincus comme des étrangers ? Honneur à la sagesse de Romulus notre fondateur, qui tant de fois vit ses voisins en un seul jour ennemis et citoyens ! Des étrangers ont régné sur nous. Des fils d'affranchis obtiennent les magistratures : et ce n'est point une innovation, comme on le croit faussement ; l'ancienne république en a vu de nombreux exemples.
Nous avons combattu, dit-on, avec les Sénonais. Jamais sans doute les Èques et les Volsques ne rangèrent contre nous une armée en bataille ! Nous avons été pris par les Gaulois. Mais nous avons donné des otages aux Étrusques, et nous avons passé sous le joug des Samnites. Et cependant rappelons-nous toutes les guerres ; aucune ne fut plus promptement terminée que celle des Gaulois, et rien n'a depuis altéré la paix.
Déjà les mœurs, les arts, les alliances, les confondent avec nous ; qu'ils nous apportent aussi leurs richesses, et leur or, plutôt que d'en jouir seuls. Pères conscrits, les plus anciennes institutions furent nouvelles autrefois. Le peuple fut admis aux magistratures après les patriciens, les Latins après le peuple, les autres nations d'Italie après les Latins. Notre décret vieillira comme le reste, et ce que nous justifions aujourd'hui par des exemples servira d'exemple à son tour. 
»

Tacite, Annales Livre XI

 


 

Table Claudienne découverte à Lyon en 1523 retranscrivant le discours de Claude.
Elle est visible au Musée Gallo-romain de Fourvière à Lyon.

 

1. " Gaule chevelue " : On nomme ainsi la Gaule transalpine, ses habitants ayant l’habitude de porter le cheveux long. Parce qu'on y avait adopté la toge romaine la Gaule cisalpine était nommée « togata ».

 

 

Tiberius Claudius - dans Histoire

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